VERS LA FIN DE LA GUERRE : ON ATTEND L’ANNONCE DE
L’ARMISTICE ( Fontanille ne parle pas de défaite ou de capitulation des
Allemands)
Début NOVEMBRE 1918 FONTANILLE et ses hommes doivent
franchir le Canal de la SAMBRE : « des passerelles préparées par les hommes
du génie sont lancées à travers le canal. Certaines sont emportées par le courant, d’autres peuvent être accrochées à la rive opposée. Des radeaux, des
sacs, à la nage, le canal est franchi. Pas sans pertes bien sur (le COMMANDANT
MARCHAND du 17e est haché par un obus). Mais quand on regarde de près
le canal, à certains ponts 20m de large, les berges presque à pic. Heureusement
que de l’avis des exécutants, les Allemands n’avaient laissé qu’un léger rideau
et qu’il n’a pas tenu sinon l’opération n’aurait pas réussi. La DI pousse
au-delà du canal mais suivant les ordres s’arrête sur les ponts fixés pour être
empruntés par d’autres unités . Je suis désigné pour aller sur le terrain
inventorier le matériel capturé par la DI : armes individuelles, quelques
mitrailleuses, canons détruits et un 210 en parfait état de fonctionnement bien
camouflé dans une haie, que les allemands vu le poids n’ont pas pu ou voulu
emmener ! Je pousse jusqu’au-delà de BERGUES SUR SAMBRE car les allemands foulent
le camp et nos troupes avancent. A BERGUES quelques civils me disent qu’ils
n’ont pas eu de pain depuis 15 jours, que trois civils ont été fusillés par les
allemands pour des motifs futiles !
Je rentre au PC et rends compte de ma mission. Les allemands
talonnés reculent sur les fronts. Le soir nous atteignons notre frontière entre
VALENCIENNES et SEDAN
Nous sommes avisés que des parlementaires se présenteront
devant nos lignes vers HOUDRAY entre 20h et 22h au GQG pour prendre
connaissance des conditions d’armistice que le gouvernement provisoire allemand
sollicite. Le KAISER cette fois a bien abdiqué ! Le point de passage avait
été convenu et sur ce point une cessation de feu de 12h avait été prévue.
8 NOVEMBRE : nous apprenons par radio que les plénipotentiaires
ont reçu les conditions d’un armistice provisoire. Ils ont 72 heures pour
accepter ou refuser les conditions qu’on leur impose. Ils ont demandé des
instructions à leur gouvernement. Ils sont acculés et pour éviter la guerre
chez eux ils accepteront.
9 NOVEMBRE : Le PC se déplace à BOCQUIAUX où nous couchons.
L’avance se poursuit sur tout le front i On parle de révolution chez eux. Ce
qu’il y de certain c’est qu’ils foutent
le camp et le plus rapidement possible !
10 NOVEMBRE : La DI vient à St QUENTIN et les environs.
Quelques civils se promènent dans les rues (venus probablement faire une
reconnaissance) Les allemands avaient construit des réseaux dans les rues, sur
les places et combien de mines ?
La radio laisse supposer que les allemands accepteront nos
conditions.
11 NOVEMBRE : A 6h la radio annonce : les
hostilités cesseront sur tout le front à partir de 11H. Jusqu’à nouvel ordre
les troupes resteront sur les positions qu’elles occupent actuellement.
Je suis couché sur un lit sans matelas quand FISCHER de
service vient me réveiller pour m’annoncer la nouvelle. Bien que prévenue, je
pousse un fameux soupir de soulagement et je suis à peu près certain que sur
tout le front tous ont fait de même en prenant connaissance de cette décision.
Pas moyen de fêter cet événement : les coopératives ne pouvaient plus
suivre et le pays est entièrement vide.
La DI continue son mouvement et le QG se porte à HAM. Je
visite al tour où fut enfermé jadis le prince Napoléon. On nous dit que nous
nous dirigeons sur PARIS pour prendre part à une manifestation patriotique.
Nous ne savons rien des conditions d’armistice.
12 NOVEMBRE : Le PC se porte à NESLE. Le pays n’a pas
trop souffert. Je visite le cimetière et constate que7 à 800 allemands y sont
enterrés. Pendant la nuit des mines à retardement sautent à NOYON et à ROYE.
Ils ont évacué la région il y a près de trois mois et ces salauds trouvent
encore le moyen de nous faire du mal.
Les troupiers sont contents mais pas de bruyantes
manifestations. Tous nos mouvements ont été faits par petites étapes. Le
travail de bureau se réduit à sa plus simple expression.
13 NOVEMBRE : séjour à NESLE.
14 NOVEMBRE : Embarquement à ROYE complètement démoli.
On nous dit que nous sommes envoyés dans cette région pour relever les réseaux
de fil de fer et combler les tranchées. Déception, nous, division d’attaque,
nous méritions mieux ce nous semble d’entrer à METZ ou ailleurs ! Je
rentre dans mon logement à 21h mais le propriétaire avait fait la sourde
oreille et mon ordonnance ne m’avait déniché qu’un local où je gèle toute la
nuit !
15 NOVEMBRE : je trouve un logement convenable .
16 NOVEMBRE : un
bataillon est désigné pour conduire le drapeau des chasseurs à une
manifestation qui doit avoir lieu le 17 à PARIS. Vu les effectifs réduits, le bataillon
est constitué par une compagnie de 100 homme fournie par chacun des 6e,
27e et 67e bataillons. Des permissions pour PARIS sont largement
accordées. D’ailleurs le Général y passe toutes les nuits chez lui.
17 NOVEMBRE : je vais passer la journée à PARIS chez
l’oncle et la tante.
18 au 24 NOVEMBRE : Séjour à DANMARTIN. Les troupes travaillent
mais sans ardeur. Pendant ce séjour, les journaux ne parlent que de réceptions
enthousiastes faites aux troupes en Alsace et en Lorraine et nous nous comblons
des tranchées. On prépare un déplacement de la DI pour le 25 NOVEMBRE.
26 NOVEMBRE : le QG va s’installer à COURBEVOIE Les
bataillons cantonnent à GARENNE-COLOMBE, ARGENTEUIL, MAISON LAFFITE, CLICHY. Je
fais le déplacement en auto en passant par Paris.
27 NOVEMBRE : préparation d’une prise d’armes pour
l’arrivée du Roi GEORGES V.
28 NOVEMBRE : la DI assure la garde d’honneur sur toute
l’avenue du BOIS DE BOULOGNE. Il pleut mais il y a la foule. Les Diables bleus sont
applaudis. Le ROI arrive à 14h30. Ovations ! Le père CLEMENCEAU en reçoit
autant que le Roi. Avant l’arrivée du Roi, le Général avait parcouru suivi de tout
l’Etat-major toute l’avenue. Pour des cavaliers comme nous c’était un peu
risqué !
Après quelques jours de repos et de permissions à PARIS il
faut préparer l’arrivée du ROI ALBERT.
5 DECEMBRE : la décision prend les mêmes dispositions
que pour George V. Le Roi Albert, la reine Elisabeth et l’héritier arrivent à
14h. Il fait beau, la foule est plus dense et les ovations plus nourries que
pour George V. Après le défilé du cortège, le Général commandant le GMP remet
la fourragère à notre 240e artillerie et aux compagnies du Génie. La
légion d’honneur au lieutenant ROGAGNON de l’escadrille divisionnaire. C’est du
délire ! Vive l’Armée ! vive les chasseurs ! Vive les diables
bleus !. Fleurs et embrassades. La division défile de façon étonnante à la
porte Dauphine devant le Gouverneur. Alors le délire de la foule est à son
comble. Journée à graver dans les mémoires !
10 DECEMBRE : je me prépare à partir en permission…
La
seconde bataille de la Sambre est une partie de l'offensive finale européenne
des Alliés lors de la Première Guerre mondiale (Wikipédia) Date : 4 novembre 1918
On retrouve
HAM (7422 habitants) est
située dans le département de la Somme, en région Hauts-de-France .(la forteresse et l'ensemble de la ville de Ham
sont dynamités par les Allemands le 19 mars 1917).
ROYE (5972 habitants) est chef lieu de canton et siège de la
communauté de communes du Grand Roye, située dans le département de la Somme,
en région Hauts-de-France
NESLE (2376 habitants)est située dans le département de la
Somme, canton de HAM, en région Hauts-de-France
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